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Robert CLEVIER – Bibliography

We have not translated these passages to respect the original meaning of the authors’ writings

The artwords of the artist

« Blanc »
La page blanche : le premier contraste rencontré, d’où : grisailler le blanc, embrouiller le tout

« Château-dit »
Devant la page blanche. Ce serait un cri intérieur, qui ferait silence jusqu’à Fini!

« Contraste »
La page blanche, le premier contraste

« Couleur »
La couleur qui manque compte; relief halluciné des envasements successifs.

« Devant les murs »
Les murs, les tableaux. Ils parlent, c’est entendu; ne signifient, cela se voit

« Environs de »
En marge, des subliminaires

« Érotique »
Faire (la mort)

« Espace-temps »
Temporiser en espacement

« Fini »
Quand c’est fini, je l’entends

« Fond »
Délaver. Qui résiste aux élévations, à la dialectique, à ses puretés.

« Lumière »
Des couleurs ? à table.

« La ‘touche’ »
Dé-tacher, (être) touché

Critics

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2004 | P. MADRELLE. Président du CG de Gironde

Exposition les MINIMES

La pensée vole et les mots vont à pied.
Voilà tout le drame de l’écrivain” notait dans son Journal le grand auteur Julien Green. Pourtant, ce peut être une grande consolation quand cette lenteur pédestre des mots leur permet de croiser, chemin faisant, des paysages à traverser avec minutie ou encore le langage tout aussi en devenir d’autres artistes. Qu’elle est belle en ce sens la rencontre entre le verbe du défricheur des âmes que fut Julien Green et la peinture de Robert Clévier.
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’oeuvre prolifique de ce peintre d’exception a beaucoup à voir avec l’écriture poétique (...). Je suis particulièrement heureux, après la mise en oeuvre du partenariat avec le Musée du Louvre, que la Gironde continue à exprimer ainsi avec force toutes les facettes d’une décentralisation culturelle pleinement aboutie (...)

1998 | F.GUTHMANN. L’ALSACE

Exposition des dessins préparatoires aux « Dits de la jeune fille et de l’homme »

Les dessins de Robert Clévier viennent traduire une émotion, un vécu que l’écriture poétique rend par d’autres moyens tout aussi intimes et sensibles. La dureté et l’émotion du poème, le dessin tour à tour indifférencié et précis, mais toujours direct et d’une superbe efficacité expressive, se marient, fusionnent dans une rare harmonie. (...) l’idée de présenter deux artistes qui abordent avec des moyens aussi différents en apparence, leur amour de l’humanité, même et surtout s’il y mêle une apparente désespérance, est de celles qui réconcilient avec l’art, sa diversité d’expression, son unité d’émotion.

1997 | Jean MAMBRINO (LES ETVDES)

Lettre au peintre

(…) J’ai vu vos encres et vos dessins - Vous vous dressez soudain, une flamme au-dessus du front !

1997 | Jean GUITTON de l’Académie Française

“Au fil des jours”

(…) Les maîtres de l’abstraction ont trouvé une dimension vraiment nouvelle, qui n’existait pas avant eux. De ce point de vue, je les vénère comme je vénère Clévier, qui n’est pas abstrait. Il s’agit là de précurseurs comme il y en a peu dans l’histoire de la peinture. (…)

1995 | Julien GREEN de l’Académie Française

Lettre au peintre

(…) Comment vous dire ma gratitude pour votre lecture profonde de “Dionysos”, et mon émerveillement devant vos intuitions ? (…)

1994 | Jean GUITTON de l’Académie Française

Lettre au peintre

Mon cher maître,
Comment faites-vous pour retourner toutes les règles et trouver cette lumière noire ? 
Tout se passe comme si votre propos était de traquer, avec une minutie de savant, les mouvements intérieurs de la tentation qui occupe aujourd’hui notre paysage occidental, la tentation de dissoudre le sujet. Depuis le début de ce siècle, il s’agit d’en finir avec l’absolu, qui pour nous est d’existence. Jusqu’à quelle limite extrême cette entreprise peut-elle ‘tenir”,voilà semble-t-il ce qui fait votre souci. 
Vos couleurs émanent de noirs; ce sont des confiances mesurées qui doivent tout à la raison. Je sais, vous connaissant, qu’elle cèdera à une gloire, à laquelle vous redoutez peut-être de consentir, - ou que vous voulez voir les yeux ouverts. La couleur et la joie viendront d’un coup.
(...) J’ai sous les yeux vos dessins. Je les feuillette; tous au premier abord sont le même, mais chacun est absolument différent des autres, et surprend comme une première et unique oeuvre; en aucune manière il ne s’agit de variations, quoique vous le laissiez croire. Je m’arrête par exemple sur la mine de plomb que vous titrez “étude pour la Résurrection”, un titre paradoxal puisqu’on ne voit pas de résurrection, mais la forme d’un être étendu, un gros bonhomme, les yeux à demi-clos, dont les pieds volumineux, admirables (...), se regardent. Je devrais me dire que vous avez blasphémé, que de Dieu vous avez donné une image trompeuse, je dirais même hideuse. Mais malgré cette banalité, ou à cause d’elle, vous réussissez à m’émouvoir. En choisissant délibérément le contraire de la Beauté, vous m’avez donné l’image d’un Christ réel. 
Comment faites-vous ? Je vous ai vu vous servir du crayon; vous posez vos traits les uns à côté des autres, sans vous servir d’estompe. Il n’y a pas de nuée chez vous. Tout est fin, tout est fouillé. Votre art de dessinateur est très particulier. C’est un art prodigieusement volontaire, qui au cours du travail maintient ses traits incisifs, qui juxtapose les lignes sans jamais les mêler, de sorte qu’elles sont toujours en conflit les unes avec les autres dans une extraordinaire bataille. 
Je regarde les yeux, les lèvres de ce corps - les narines, les commissures aussi sont merveilleusement dissymétriques. Je comprends que ce sont des batailles d’ordres, dissymétrie contre dualité. Ainsi, muni seulement de votre crayon, qui ici effleure le papier, là le laboure, ailleurs le coupe et le balafre, vous vous tenez obstinément sur les points les plus rudes et les plus dangereux abordés par votre discipline, là où la pensée la rejoint.
De manière étrange et paradoxale, vous avez réussi à apporter un élément nouveau; vous avez illuminé et assombri l’idée que je me fais de la Résurrection.
Je crois - et, en un certain sens, c’est l’éloge le plus grand que je puisse faire à un ami - je crois que vous avez fait quelque chose dont vous ne vous rendez pas compte. Le Christ est pour les mystiques un homme-dieu. Les mystiques chrétiens, jusqu’à vous, ont rarement contemplé le Christ comme un être qui n’a presque plus aucun des caractères de ce que nous appelons l’humanité. Bien que vous l’ayez exténué, que vous l’ayez vidé de tous les caractères qui manifestent l’humain, vous lui avez donné la figure qui perce notre opacité pour faire comparaître le divin. Autrement dit, vous avez réussi à peindre avec des procédés insignifiants ce que cherchent les mystiques, l’union des deux extrêmes, le mystère de l’Incarnation.  
A vous qui m’avez réengendré; à qui je dois, à 90 ans, de commencer une nouvelle vie, plus simple.

1994 | Jean Marie TASSET - LE FIGARO

Les oeuvres de Clévier sont étranges. Les traits paraissent se confondre avec l’être même de la toile ou du papier entre apparition et disparition (...) comme si l’on se trouvait là au cœur d’un chaos primordial. (...) Ses dessins sont puissants et délicats...

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