“Dionysos”
Poème en prose de Julien Green
Prose poem of Julien Green
150,00 € – 340,00 €
A PROPOS DE L'OEUVRE / About the artwork
Poème en prose de Julien Green de l’Académie Française.
Prose poem by Julien Green of the Académie Française
Edition originales, Bibliophilique.
6 eaux-fortes. Fayard > l’Atelier Contemporain éd, Paris, 1995. ISBN : 2-909948-02-1. 1994
Justification :
Edition originale composée à la main en Centaure corps 18 par Typo-Méca à Paris : — 15 exemplaires de tête sur Richard de Bas 180 gr, format in quarto, avec trois gravures de Robert Clévier, une suite de 7 gravures et une encre originale : I à XV numérotés à la main. — 50 exemplaires sur Vélin d’Arches 250 gr, format in quarto, avec trois eaux-fortes et pointe sèche, une suite de 7 gravures : XVI à LXV numérotés à la main. — 165 exemplaires sur Vélin de Lana 250 gr, format in quarto, avec trois gravures : 66 à 230. Les volumes de 1 à 65 sont signés par l’écrivain et tous par l’artiste. Achevé d’imprimer sur les presses typographiques de G.Lejeau, imprimeur à Paris, le 30 Novembre 1994. Les gravures composant la suite sont été tirées à part sur grandes marges, I à XL.
70 pages. Emboitage Duval rouge cardinal, lettres or, cartonné. Eaux-fortes estampées par l’atelier Leblanc, rue saint Jacques, Paris 05. ISBN : 2-909948-02-1. 1994. Etat des livres : neuf
Cf. Catalogues : – L‘Oeil de Mercure », 1 rue Favart 75002 Paris, 1995. – Kieffer librairie-galerie, 46 rue st André des Arts 75006 Paris
A vendre / For sale :
Prix unitaire TTC / unit price
Têtes Auvergne : 340 €
Arches signés, avec suite : 260 €
Lana : 150 €
Présentation :
Julien GREEN, romancier très sollicité par des graveurs et des peintres, a plusieurs fois travaillé à quatre mains avec VLAMINCK pour « Mont Cinère » ; MARQUET, mais les aquarelles et le texte achevés s’avèrent d’un coût de fabrication trop élevé, et le livre ne sera finalement pas édité ; DALI, de même ; MARCHAND pour « Le Visionnaire » ; ALEXEIEV, pour « Adrienne Mesurat ».
C’est en 1993 que Julien GREEN redécouvre le manuscrit d’un poème en prose intitulé « Dionysos où la chasse aventureuse » * , souhaite le publier accompagné de gravures originales et pressent deux peintres ; mais Ernst FUCHS tarde à se mettre au travail, et l’auteur, récusant les esquisses proposées par Hans ERNI, choisit finalement celles de Robert Clévier.
Après un an de travail et d’échanges, les eaux-fortes et le texte typographié au plomb sortent des presses, et donnent lieu à plusieurs expositions publiques et salons internationaux, à Paris et Düsseldorf en particulier.
Après avoir loué le peintre d’avoir « rendu le coté panique » du poème, Julien Green se dit « heureux d’associer son nom à celui du peintre »; et, à propos des gravures : « Dans la sensualité (de ces gravures), il y a de la religion. Elles sont indissociables. Dieu est aussi homme et ne peut condamner ce qu’il a créé ». (Julien Green, Journal. 1995).
Presentation :
Julien GREEN, a novelist much in demand by engravers and painters, has worked several times with VLAMINCK for “Mont Cinère”; MARQUET, but the watercolors and the finished text turned out to be too expensive to manufacture, and the book will not be published in the end; DALI, likewise; MARCHAND for “Le Visionnaire”; ALEXEIEV, for “Adrienne Mesurat”.
It is in 1993 that Julien GREEN rediscovers the manuscript of a prose poem entitled “Dionysus or the adventurous hunt” *, wishes to publish it accompanied by original engravings and presses two painters; but Ernst FUCHS is slow to get to work, and the author, challenging the sketches proposed by Hans ERNI, finally chooses those of Robert Clévier.
After a year of work and exchanges, the etchings and the lead-typed text came off the presses, and gave rise to several public exhibitions and international fairs, in Paris and Düsseldorf in particular.
After praising the painter for having “rendered the panic side” of the poem, Julien Green says he is “happy to associate his name with that of the painter”; and, about the engravings: “In the sensuality (of these engravings), there is religion. They are inseparable. God is also man and cannot condemn what he has created”. (Julien Green, Journal. 1995)
Extrait :
« (…) Et le dieu s’éloigna. Il n’y avait pas de bacchantes auprès de lui, mais de beaux jeunes soldats tachés par le sang et le vin. Le sourire triste avouait l’insatisfaction de leurs débauches. Ils marchaient dans les lueurs de la lune et leur peau avait cette couleur pâle dans les ténèbres, et ils s’éloignèrent. Elle entendit les chants qui partaient avec eux :
Je me remémore les acrobates de Suburre / Et les agiles bateleurs du Pirée, les mimes lascifs de la cour de Ravenne, / Les danseurs de Vénus et de Carthage ; / A mon oeil attentif rien n’échappe, car il sait qu’il a vu. : (…) Paroles : clef du trésor, tournée dans la serrure.».
Excerpt :
“(…) And the god moved away. There were no bacchantes near him, but beautiful young soldiers stained by blood and wine. The sad smile confessed the dissatisfaction of their debaucheries. They walked in the moonlight and their skin had that pale color in the darkness, and they walked away. She heard the songs that went with them:
I remember the acrobats of Suburra / And the agile bateleurs of Piraeus, the lascivious mimes of the court of Ravenna, / The dancers of Venus and Carthage; / To my attentive eye nothing escapes, for it knows that it has seen. (…) Words: key of the treasure, turned in the lock.”
Notes du peintre (- Carnets de travail) :
« … Lorsqu’en 1993 Julien Green m’en a parlé pour la première fois, le manuscrit patientait dans ses tiroirs depuis 60 ans ; ce retard m’a vivement intéressé : quelle nécessité esthétique y avait-il alors de remettre en scène, avec la figure de « Dionysos », le thème de la crise de la rationalité occidentale ? Le récit de Julien Green pose la possibilité d‘un « ressourcement » de notre raison ; pour ma part, j’ai montré qu’au-delà des représentations de cette possibilité, on ne trouve que des images. Les visuels devaient être perçus visiblement comme des images, des objets circulant erratiquement non devant mais dans un regard sans yeux déjà, et quasi disparu. L’apostrophe que je lançais au lecteur, tenait à peu près dans ces mots : « t’est-il nécessaire de croire à ce que tu va voir ici? »
NB. Pour l’analyse de ce texte, et de quelques aspects de la collaboration entre l’auteur et l’artiste, voir le n° 4 de « LITTERATURES CONTEMPORAINES », année 1997, numéro entièrement consacré à l’oeuvre de Julien Green, où le professeur Jean Touzot (Sorbonne) développe un long chapitre intitulé « Dionysos ou le flamboiement de la poésie ».
Painter’s Notes (- Workbooks) :
“… When Julien Green spoke to me for the first time in 1993, the manuscript had been waiting in his drawers for 60 years; this delay interested me deeply: what aesthetic necessity was there then to put back on stage, with the figure of “Dionysus”, the theme of the crisis of Western rationality? Julien Green’s story poses the possibility of a “resourcing” of our reason; for my part, I showed that beyond the representations of this possibility, one finds only images. The visuals were to be perceived visibly as images, objects circulating erratically not in front of but in a gaze without eyes already, and almost disappeared. The apostrophe that I threw to the reader, held more or less in these words: “is it necessary for you to believe in what you will see here?
NB. For the analysis of this text, and of some aspects of the collaboration between the author and the artist, see the n° 4 of “LITTERATURES CONTEMPORAINES”, year 1997, number entirely devoted to the work of Julien Green, where the professor Jean Touzot (Sorbonne) develops a long chapter entitled “Dionysos or the blaze of the poetry”.